I – 16 c
comme si dans cette pièce on veillait un mort comme si elle eût demandé grâce à quelque objet menaçant qui se dérobait à mes regards comme si elle eût redouté une réponse comme si elles s’amusaient sur un tourniquet et qu’elles se tenaient pour pas être emportées par la force centrifuge comme si eux aussi n'eussent pas dû être acteurs un jour dans une scène pareille comme si eux aussi n'eussent pas dû mourir un jour comme si il était vivant comme si j’en avais exprimé le désir comme si j’étais un inconnu comme si je craignais d’être repéré comme si je la consolais comme si je le lui avais déjà refusé comme si l'amour n'était pas de tous les sentiments le plus égoïste comme si l’air de la pièce avait été comprimé avec les souvenirs comme si la vie devait ne pas finir comme si le fait d’afficher cette tête entre mes mains était un aveu en soi comme si les années s’étaient dispensées de déposer leur patine sur l’édifice comme si nous étions deux vieux amis qui n’auraient plus rien à se dire et qui écouteraient tranquillement la musique avant de rentrer se coucher comme si nous étions devant une tombe et que je lui passais le goupillon pour bénir le cercueil comme si nous voulions nous venger sur nos sentiments mêmes de la douleur que nous éprouvons à ne pouvoir les faire connaître comme si tous étaient ennemis comme si tous m'enviaient l'heure de félicité dont je vais encore jouir comme si tout s'était réuni contre elle comme soufflée par un obus comme sur celle qui doit le suivre comme surpris pendant un sale coup comme tant d'autres comme tant d'autres aussi comme tous les samedis à cette époque comme tout est calme comme toutes les personnes pudiques comme tu vois comme un bel orage comme un chien qui hésiterait à s’asseoir parce qu’il trouve que ça sent mauvais comme un esclave qu'on doit ramener à ses pieds et comme un léger courant d’air qui s’immiscerait sous ma chemise comme un liquide coloré qu’on observerait circuler dans un entrelacs de cornues et d’éprouvettes comme un magicien révélant sa collègue vivante malgré tous les coups de sabre qu’il vient de lui refiler comme un stylo lorsqu’on téléphone comme une offrande comme vous voudrez commençant à me poser de sérieuses questions quant à la fiabilité de ce foutu test commence à former un cercle autour de Félix commence à m’habiller commence à marcher vers lui commence à pleurer commence en criant mais me calme aussitôt commencer immédiatement par les choses sérieuses commençons en ce jour une nouvelle époque commençons par l’armoire comment comment ai-je pu faire ça avec un tel état d’esprit comment ça comment ça se fait comment ça se fait que vous les connaissiez les deux comment ça va comment le moindre bruit qui frappait ses oreilles lui paraissait annoncer mon arrivée comment ne serais-je pas prudent comment ne serait-elle pas au courant comment on fait comment oset-on encore évoquer une quelconque égalité ou fraternité après avoir vu ça comment peindre ce que j'éprouvai pendant trois longues heures comment pourrais-je avoir de la peine comment pourrais-je m’autoriser une souffrance comment pourrais-je me fier à mon propre jugement comment puis-je encore bander avec tout ce que j’ai bu comment revenir en arrière comment se fait-il qu'avec ces sentiments je n'aie fait si longtemps que mon malheur et celui des autres comment tu peux penser un truc pareil comment voulez-vous engueuler quelqu’un dans ces conditions compagnon du mien complètement vide complètement vidé compris concernant mon travail condamné à vivre dans ce trou noir conduire devenait de plus en plus difficile connaissant le résultat connasse conneries conserve une funeste prescience consulte les horaires et revient s’asseoir sur le banc contemple un instant la lueur qui éclaire la chambre contente et tranquille continuai-je continue ma progression feutrée sur le tapis encore blanc continue sa progression vers le mur continuent continuez encore sur cent mètres et c’est à droite contourne la table contraste évident contre contre la classe dans laquelle elle se trouvait rangée contre la destinée contre la mort contre le mur contre lequel conspirent peut-être à chaque minute et les événements funestes et les regards jaloux contre ma peau contre mon ventre convaincu par ces expériences réitérées que je n'aurais jamais le courage de parler à Germaine convenablement fixée convenir avec eux de l’incompétence de ces derniers costard couchée courbé en avant courbé sous le fardeau d'une existence que je ne sais comment supporter courent le long du manche courir une heure ne me faisait pas peur couvrant tous les mots de la terre cramoisis crâne de piaf crâne rasé ajoute :On aurait dit qu’il avait voulu faire un V crâne rasé appuie sur la sonnette et tente de me stabiliser devant l’entrée crâne rasé descend le premier crâne rasé fait remarquer à son collègue crâne rasé inspecte son arme de service crâne rasé lance froidement :Violées et tuées toutes les deux crâne rasé ricane avant de lâcher :On dirait bien que quelqu’un vous en veut crâne rasé s’allume une cigarette avant de prendre son tour de parole crâne rasé s’anime soudain crédulités du cœur crever une bonne fois pour toutes
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