mercredi 30 août 2023

 I – 41 j’ / je



j’enfilais les virages tout en douceur j’enfile à mes pieds les sacs plastiques que j’ai emmenés et continue ma progression j’enfile mes chaussures j’enfile mon teeshirt j’enjambe ses charentaises et attrape une bière dans le frigo j’enlève le casque j’enlève les pieds du couvre-lit et m’essuie les yeux avant de répondre j’entends ses chaussures enfoncer le polystyrène j’entends ses pas feutrés sur la moquette j’entre j’entre dans la chambre au bout du couloir j’entre dans la maison sans l’attendre j’entre en faisant mine de ne rien remarquer j’entre et jette ma veste sur le fauteuil du père j’entre sans lui prêter attention j’éprouve beaucoup de peine à réprimer le tremblement qui m’agite j’éprouve de la peine à rester sans bouger j’éprouve une certaine satisfaction de ne pas avoir pris ma Mustang j’éprouve une impression nouvelle j’éprouve une réelle difficulté à clarifier tout ça j’espère qu’ils se tiennent compagnie j’essaie de donner le meilleur j’essaie de me persuader que ça vient uniquement de l’effort fourni j’essaie de me souvenir si le type bougeait encore quand je l’ai laissé sur place j’essaie de ne pas lui faire mal avec mes grosses paluches j’essayais de l’imaginer avec un nez rouge et du blanc étalé autour de la bouche j’étais avec elle depuis un mois ou deux j’étais furieux j’étais heureux j’étais parti faire un tour dans les monts avoisinants j’étais pas comme toutes les copines qui en parlaient en se pâmant j’étais presque seul à rouler j’étais un peu éméché j’étais une petite fille modèle j’étudie avec soin le moindre article j’évite les restaurants dans lesquels nous risquerions de tomber sur des connaissances j’exposais mon problème j’extrais les quelques gâteaux que j’ai pris soin d’acheter sur la route j’hésite un instant avant de décider d’avancer j’hésite une seconde avant de répondre j’ignore ce qu’il leur raconte mais elle ont l’air décidées à le croire et même à le suivre s’il leur demande j’invite j’irai demain j’obtempère j’opine j’ouvre la fenêtre en grand et m’allonge sur le lit j’ouvre la fenêtre et m’allonge sur le lit j’ouvre la porte j’ouvre la porte j’ouvre la porte en grand et entreprends de dégager les tas d’habits un par un j’ouvre les yeux j’ouvre les yeux au maximum j’ouvre trois portes et tombe enfin sur un bureau j’y connais rien j’y pensais plus jamais jamais complètement libres jamais contente de vous jamais eu aussi mal jamais la semaine jamais sérieusement jauge Françoise rapidement avant de retourner à sa discussion jaunes comme ceux d’un chat je baisse les paupières pour toute réponse je baisse les yeux rapidement je blessai sa fierté par mes craintes je brise une autre noix je cacherai même je casse la cigarette je causais avec elle sur mille sujets je chaufferais même pas je cherchai enfin un raisonnement qui pût me tirer de cette lutte avec honneur à mes propres yeux je cherchais en moi-même ce qui avait pu m'égarer je cherche en vain un air qui pénètre dans ma poitrine oppressée je cherche l’entrée de la gare je commandai une chaise de poste pour six heures du matin à la porte de la ville je commençais une phrase que j'interrompais aussitôt je commence à être dans un état d’ébriété suffisant pour réaliser une performance correcte je comparais ma vie indépendante et tranquille à la vie de précipitation je compris facilement que l'amie de Germaine avait embrassé mon parti contre elle je comptais avec inquiétude les jours je connais les motifs qui vous ont amené dans ce pays je connais maintenant le petit bois de fond en comble je consentirais peut-être à une absence je contemple le rayon je continuai de même les jours suivants je continue je continue de boire mon café sans relever le nez de la tasse je continue de la serrer contre moi en même temps que nous baisons je continue de manger ma soupe d’une main tout en caressant la cuisse de Germaine de l’autre je continue mon travail de déblayage je continue sur les graviers en me décalant à droite je contourne le halo je contourne le pâté de maison je contractai l'habitude de ne jamais parler de ce qui m'occupait je contribuais moi-même à lui faire tort dans mes conversations générales je convins que j'avais pour Germaine du dévouement je coupe  le rire de Germain je cours je cours le risque de lui ravir la seule situation où elle puisse vivre tranquille et considérée je courus chez Germaine

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

I - 84 Commissaire Legrand, dit l’un d’eux. Commissaire, commissaire, partez pas. Communiqué. Complètement isolé, coupé de ma famille et du ...